Avec des enjeux considérables autour du développement durable et du respect de la planète, les sports automobiles ont souvent été montrés du doigt, la plupart du temps à tort.
Par la création de disciplines novatrices, l’innovation en matière durable ou d’autres actions conjointes d’écuries ou de pilotes, les championnats automobiles, sous la houlette d’une fédération internationale (FIA) parfaitement investie, tentent à leur manière de produire des efforts durables et en corrélation avec la santé de la Terre.
Création de la Formule-e
On peut être à la tête d’une fédération relativement énergivore du fait de son sport et toujours être préoccupé par les enjeux actuels. Jean Todt en est l’exemple parfait.
Connu pour son rôle de directeur de course chez Ferrari sous les années Schumacher, le Français est depuis à la tête de la FIA. En 2011, il alimente l’idée d’un championnat avec des voitures purement électriques. Tractations, accords et mise en place pour que finalement trois ans plus tard, le championnat du monde de Formule-E voit le jour, en 2014.
Avec diverses évolutions depuis sa création, les monoplaces continuent, chaque saison, d’embarquer de nouvelles avancées pensées pour le futur et s’inscrivant considérablement dans le temps, à grande échelle.
Bien sûr, la logistique autour de ces événements disputés aux quatre coins de la Terre continue de maintenir une empreinte carbone élevée. Il est toutefois important de saluer l’initiative et de comprendre que d’anciens champions de Formule 1 et jeunes pousses sont aujourd’hui engagés dans un championnat compétitif et visant à développer une discipline plus propre.
En 2021, la FE reste la seule discipline mêlant des monoplaces à être équipée de moteurs électriques à 100%.
La motoE
À l’instar des actions de la FIA, la fédération de motocyclisme a tenté de produire la même chose que la Formule-E, à moto. Les débuts furent plus difficiles et la saison 2021 ne compte par exemple que sept courses.
Une réussite moindre qu’en FE, qui pourrait toutefois retrouver un nouvel élan dès les prochaines saisons, à en croire les dires du président de la FIM, Jorge Viegas.
La Formule 1 n’est pas un mauvais élève
Historiquement, la Formule 1 est un repaire pour les technologies et innovations du monde de l’automobile et des autres moyens de transport. La direction assistée, la ceinture de sécurité, l’ABS sont tant de créations premièrement apparues dans le cercle très fermé de la F1 avant de s’adapter au monde entier et sur l’ensemble des voitures commerciales.
En 2014, la discipline est passée à l’ère hybride et les travaux d’ingénieurs exceptionnels autour des unités de puissance et de récupération électrique que sont les MGU-H et MGU-K profitent déjà au commun des mortels avec une arrivée progressive de ces avancées au cœur de véhicules de tourisme hybride.
Croire que la précision et le souci du détail présent à chaque coin de vis ou d’écrou en F1 ne peuvent se transposer dans le monde de l’automobile de matière générale est une vraie erreur. Depuis toujours, la Formule 1 est avant-gardiste et offre au monde de l’automobile des avancées majeures en matière de sécurité ou en l’occurrence, de déploiement et d’utilisation de l’énergie.
Du côté des pilotes, on possède également une conscience de plus en plus importante. Être l’un des sportifs les plus riches de la Terre n’empêche pas Lewis Hamilton de se soucier de l’environnement, bien au contraire. Le champion du monde anglais a récemment vendu son jet privé pour privilégier des transports alternatifs, notamment lorsqu’il se trouve en Europe.
À petite échelle, certaines écuries produisent des efforts insoupçonnés et étant pourtant jugés trop faibles par plusieurs activistes. L’initiative d’une écurie comme Sauber est pourtant à saluer allègrement. En équipant la majeure partie de sa flotte de camions déambulant chaque week-end sur les circuits de caténaires pour pouvoir rouler sur une voie électrique lorsque les autoroutes en sont équipées, l’écurie suisse s’inscrit dans la durée et prouve à quel point les équipes de Formule 1 sont conscientes des besoins en matière de développement durable.